Un combat —
pour les librairies

Par Maureen Christensen
20 mai 2020
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En effet, étant considéré comme un commerce non essentiel, les librairies ont dû fermer le 17 mars à cause de la dangereuse crise sanitaire du Covid-19. De plus, une concurrence déloyale a fait son entrée : le monstre Amazon qui sera rapidement condamné pour n’avoir pas rempli « son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés » face à la crise sanitaire. Toutefois, les librairies comptent sur la fidélité de leur clientèle, car la demande est énorme.

Des ventes en chute libre

Dans la plupart des librairies indépendantes de France c’est plus de 1 millions d’euros de chiffre d’affaire en moins. « Nous ferons un emprunt, c’est tout, et nous l’amortirons sur quelques années, ce n’est pas une catastrophe. Notre clientèle attend la réouverture, nous savons qu’elle sera au rendez-vous ».

« Click & Collect »

Suite à cette baisse importante d’argent, beaucoup de magasins ont décidé, sans mettre en danger leur personnel ou leurs lecteurs, de leur permettre d’obtenir des livres, via le système du click & collect. « Nous recevons entre une trentaine et une cinquantaine de commandes de “click and collect” par jour », témoigne Théo Durand. Néanmoins cela reste beaucoup moins de livres vendus qu’en temps normal. « Il ne s’agit pas de faire de l’argent, cela permet juste de vider les stocks et de grappiller un peu de trésorerie. » De plus des initiatives des libraires sont recensées sur le site jesoutiensmalibrairie.com où vous pourrez faire des dons pour soutenir vos librairies indépendantes. Mais malheureusement « Ce ne sont que des solutions de dépannage », tempère le président du Syndicat de la librairie française Xavier Moni. En effet économiquement, d’après nos sources nous savons que cette activité réduite ne compensera ni nos pertes ni l’interdiction administrative d’accueil du public dans nos librairies qui s’impose jusqu’au 11 mai au moins.

Des aides attendues mais insuffisantes

Les 3 200 librairies indépendantes que compte la France attendent une aide financière de l’État pour éviter des fermetures en chaîne. En effet une enveloppe d’urgence de 20 millions d’euros a déjà été débloquée pour le secteur de la culture, dont 5 millions pour le livre. Par ailleurs, le Fonds de solidarité national s’est engagé à verser une aide de 1 500 à 2 000 € à chaque librairie et s’apprête, pour le second niveau d’aide financé par les régions, à porter cette somme jusqu’à 5 000 €. « Nous ne retrouverons pas en fin d’année le chiffre que nous perdons en ce moment », « l’immense majorité des libraires ne pourront pas couvrir deux ou trois mois de pertes d’exploitation sur leurs fonds propres ». En revanche le président du Syndicat national de l’édition (SNE) Vincent Montagne souhaiterait que soit débloqué un plan de 8 à 10 milliards d’euros pour l’ensemble de l’industrie culturelle.